Conjonctures no 32 Printemps 2001
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Présentation,
Thierry Hentsch et Catherine Mavrikakis
La
psychanalyse est politique, Jean-Michel Vappereau
Amitié et psychanalyse,
Patrck Cady
Anecdotes,
Laurence Jourde
Trois résistence,
Ivan Maffezzini
Ad patres,
Thierry Hentsch et Catherine Mavrikakis
Au non de l'amitié,
Josée Leclerc
L'État et l'âme,
Pablo Fuentes
Promenades au cimetière, Catherine
Mavrikakis
Comme l'auteure de ma propre
vie, Suzanne
Laurin
Psychanalyse et rejet, Mélika
Abdelmoumen
Et puis, puits sans fond, Suzanne
Jacob
Pas encore, Theodor
Weisenstein
L'éthique de la situation
minoritaire, Christian
Saint-Germain
Annales, Trempet
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Rien n'est plus puant que la prétention à parler d'un lieu que l'interlocuteur n'a pas fréquenté. Cette suffisance procède de la même facilité qui fait de toute objection à la psychanalyse l'expression d'une résistance inconsciente. Il n'empêche qu'avec la meilleure volonté du monde la question de l'expérience demeure tapie sous la table comme une mine difficile à désamorcer : la discussion de l'amitié, si difficile soit-elle, serait à la portée de tous, et celle de la psychanalyse réservée aux initiés. Cloison arbitraire qui anéantit toute possibilité d'échange. C'est bien parce que la démarche analytique n'est qu'une des façons, et pas forcément la plus riche ni la plus fructueuse, d'entrer en contact avec ce qu'elle appelle l'inconscient, qu'elle est « défendable ». Aucun des « partisans » de l'analyse, parmi nous, n'accepte d'en faire l'instrument exclusif de l'exploration de soi. À bien des égards, l'analyse n'est qu'un pis aller, une béquille, une procédure révélatrice des insuffisances de notre philosophie, voire de son absence. Et, comme pour toute pharmacie, l'abus du divan — cette position somme toute assez confortable — peut devenir poison. Il y a moyen de s'y enfermer à vie. Que nos rapports sociaux et nos amitiés puissent en pâtir n'est donc pas exclu.
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