Conjonctures no 33-34
Automne 2001 Hiver 2002
L'âge bête, Ivan Maffezzini
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Appeler un chat un chat, Christiane teasdale
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L'expérimentation animale et l'espoir, Brendan O'Neil
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Du côté des extrémistes de la cause animale, Josie Appleton
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Le statut juridique de l'animal, Valéry Giroux
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L'âne, Jean-Georges Foucreault
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Esohpromatem, Eménorai Ematze
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Petit glossaire en queue de poisson, Auteurs divers
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Actualité de l'animal, virtualité de l'homme, Michel Freitag
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Impressions animales, Auteurs divers
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Et si Descartes avait raison ? Felice Cimatti
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La révolte des vaches, Bernardo Ventimiglia
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Les loups, Franco Piperno
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Laika fait le cosmonaute, Olga Duhamel
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Mon castor à moi, Chantal Nadeau
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Qui couche avec qui, Collectif
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Bibittographie, Collectif
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Multitude et principe d'individuation, Paolo Virno
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Morphine, Olga Duhamel
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Subversion de la nature : Sade et Rousseau, Thierry Hentsch
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Livres, Ivan Maffezzini, Adolphe Demonc
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Annales, Trempet
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Si les vaches avaient un nom, si elles avaient un rapport personnel au paysan, ce n’était pas parce qu’elles étaient aimées d’amour bestial mais parce qu’ensemble, vaches, hommes et femmes tiraient le diable par la queue. Vivaient. Le paysan n’avait pas besoin de lire L’origine des espèces pour savoir que lui et son cheval, ses vaches, ses chèvres et son âne étaient les produits d’une seule marâtre ; ils n’avaient pas attendu Köhler et ses expériences avec les singes pour savoir que les animaux sont intelligents — combien de fois la Brune avait-elle attendu que Bernard fît sa sieste pour s’éloigner en catimini et brouter l’herbe réservée pour la semaine prochaine ? Combien de fois Delphine, bien des jours après avoir été fouettée, lui avait-elle donné des coups en vache quand il la trayait ? Quelle différence y avait-il entre la tristesse du cochon suite au départ de sa vache préférée et celle de sa fille suite au départ du fils de la Cécile (la veuve plantureuse si habile avec les pis !) ? Ils n’avaient pas besoin de lire les livres de Frans de Waal pour savoir qu’il existe une culture animale : différente de celle des hommes (surtout de celle des livres !) il est vrai, mais pas plus rivée aux instincts que la nôtre pour autant. Avaient-ils besoin de lire les livres de Singer pour savoir que les animaux souffrent ? Question crétine. Même si, de savoir qu’ils souffraient ne les empêchait pas de les faire souffrir, non par sadisme mais par simple volonté de vie.