Décidemment
cette semaine c’est la semaine de l’exaspération. Je dois avoir mes règles. En
feuilletant Métiers oubliés[1]
de John Seymour, j’avais des montées de colères dignes de mes pires journées.
Même si l’auteur est très attentif et presque amoureux de ce qu’il traite j’avais
l’impression que Seymour, ne connaissait pas ce dont il parlait. Je
m’explique : il en parle comme quelqu’un qui, fasciné par la disparition
de ces métiers, se les approprie dans un environnement artificiel, hors
contexte, de manière proprette ; comme un expert qui sait tout, qui sait
tellement tout qu’il ne s’aperçoit pas que ses mots sont le tout ; comme
un anthropologue qui connaît mieux que les sujets étudiés leur vie. J’avais
l’impression d’un mec qui fait un retour à la surface de la terre pour son
plaisir : qu’il a les pieds sur terre mais pas dans
À vrai dire ce qui m’a irrité le plus dans le livre de Seymour c’est qu’il emploie le terme métier à tort et à travers : pour les vrais métiers oubliés (fondeur, tonnelier, coraclier, coutelier, charron…), pour les activités de bricolage, simples appendices d’un vrai métier (fabrication d’échalier, de murs en pierre sèche, de maisons en bois…), pour les activités de support de la vie quotidienne (fabrication de sabots, de manche de haches, de balais de bouleau, des cannes, des piquets…). En voulant mettre de l’ordre il mélange tout, comme tout ceux qui veulent trop ordonner.