Un
livre minuscule (17 par 10 cm) d’à peine une centaine de pages qui redonne
un blason à la volonté de puissance comme base pour comprendre la complexité de
la psychologie nietzschéenne. Dansant avec grâce parmi les citations (ce qui,
pour une étude sur Nietzsche est tout autre que secondaire), l’auteur souligne
la pauvreté des interprétations d’un Nietzsche physiologiste ou d’un Nietzsche
précurseur de Freud. Pendant toute sa vie, Nietzsche a âprement critiqué tout
dualisme philosophique et, en particulier l’idée qu’il y a « un sujet qui
pense » : corps est esprit sont une seule et même « chose »
qui tend à maîtriser ce qui l’entoure (volonté de puissance). L’importance que
Nietzsche donne aux instincts est loin d’être une justification pour une vision
de l’homme comme « bête » (blonde ou noire, peu importe), en raison
d’une spiritualisation toujours présente. Une spiritualisation qui, comme écrit
Wotling « (…) est ainsi modification du rapport de force dans la mesure où
il n’y a pas d’autre moyen, pour modérer la violence d’un instinct, que de
favoriser le déploiement d’autres instincts ». Donc, tout est instinct
mais les instincts ne sont pas les instincts de la physiologie ou de
l’éthologie ; tout est corps mais le corps n’est pas le corps de la
physique ou de la médecine ; tout est psychologie mais la psychologie
nietzschéenne est loin de celle des psychologues et des philosophes idéalistes
comme de celle de ceux qui hypostasient l’inconscient — comme le grand
Viennois. (T.W.- 7)
Patrick Wotling, La pensée du sous-sol, Allia 1999.