Rien de plus pathétique, si elle vous a touché, que de l’emprisonner dans les idées qu’elle fit naître : elle vous ridiculisera sans retenue, vous laissera avec des formules moisies, oublieuses de la magie initiale.
Philippe Delerm ne l’a pas compris.
Inutilement, pathétiquement, il a essayé de retrouver la grâce de La première gorgée de bière avec La sieste assassinée[1]. Il aurait mieux fait de poser sa main. L’artificiel, le gratuit, le « regarde comme je suis brillant » suintent de chaque paragraphe. Les mots, lourdes poutres inutiles, soutiennent des mots prétentieux où le lecteur têtu cherche en vain une ouverture au plaisir.
Rien à faire, la grâce n’est pas revenue.