Jeanne M. est une petite fille réfugiée dans le
silence, la douceur sensuelle du secret. Alors qu’il y a la guerre en Algérie,
que le sang y est versé et les chairs y sont rompues, la petite Jeanne M. sur
sa terre fertile de Beauce dessine la mort en suçant son pouce, l’anticipe non
sans une certaine volupté. Gens de Beauce raconte une enfance : la
mélancolie qui s’ignore, la jouissance qui se cache par intuition et les plaies
qui s’ouvrent au grand jour.
La petite Jeanne M. est belle, secrète, mais elle
finira par quitter son refuge et écorchée, elle
L’écriture de Gaëlle Obiégly est limpide et puissante.
Le drame et la douleur y sont décrits sans fioritures, sans éclats