Pages of the Wound
Même si le
sous-titre de Pages of the Wound (Pages de la blessure) est poèmes,
dessins et photographies 1956-1996, le livre est ouvert par un dessin de
1945. Il s’agit d’un dessin de
The tongue
Is the spine’s first leaf
Forets of languages
surrond it.[1]
Bien que…
Like a mole
The tongue
Burrows through the earth of speech.[2]
De flou se chargent les photos et les autres dessins ; comme ce nu de femme sans tête photographié dans une nature vigoureusement sexuée ; ou ces cheveux en broussaille pris devant une broussaille qui accompagnent
In the valley
The mouth of
the river like a rumor
Whispers water in the ears of the field.[3]
La nature animée ne se confond jamais avec les hommes. Avec l’homme elle partage un souffle. Les lignes précises et fortes comme celles qui, dans l’autoportrait, relient le sexe à la tête s’opposent à toute idylle insipide.
Des lignes et des couleurs.
La terre vivante est verte, verte de ce vert « qui contrairement au rouge et à l’argent n’est jamais immobile »…
green who waited
mineral ages
for the leaf
is the colour
of their soul
and comes as
gift.[4]
En plaçant après
ce « gift » le poème Twelve Thesis on the Economy of the Dead[5],
1) The dead surround the living. The living are the core of the dead. In the core are the dimensions of time and space. What sorrounds the core is timelesness.
(La mort
encercle
[1] La langue / est la première feuille de l’épine / forêts de langages l’entourent.
[2] Comme une taupe / la langue / creuse dans la terre des paroles
[3] Dans la vallée / la bouche de la rivière comme une rumeur / murmure eau dans les oreilles du champ.
[4] vert qui attendit / âges minéraux / pour la feuille / c’est la couleur de leur âme / et vient comme un don.
[5] Douze thèses sur l’économie de la mort : un contrepoint sur les thèses de Benjamin.