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oman est gravé sur la Blanche mastic du volume de la nrf, achevé d’imprimer par la Société Nouvelle Firmin-Didot à Mesnil-sur-L’Estrée, le 15 mars 2000 et portant le numéro d’imprimeur 50569 et le ISBN 2-07-075611. Nulle raison d’être là, pour ce roman, le volume étant une simple mise en prose des XLVII mouvements d’une pièce de Satie. Soulte payée aux caciques de la CGT dans la coda de la Grève de février — ainsi appelé en l’honneur de la plus célèbre Émancipation de février (février 1963), qui détablia force femmes aquitaines — ce roman. Soulte que paya Gallimard prudent et soucieux du Venienti occurrite morbo[1] de Perse. Né en 1617 à Paris et mort à Rome en 1667, l’eau-fortier Meaume dont « le sexe est encore gluant et bleu » des attritions dans les secrets de la fille de Jacobsz, par le fiancé de celle-ci a le visage défiguré.

Il a vingt-sept ans.

Il hurle.

Il l’aime.

Il lui écrit : « Mon cœur ne voit pas mon visage, le votre… »

Elle répond : « Nous ne nous reverrons plus. Nanni. »

Il est à Bruges, à Ravello, en Espagne, à Paris, à Rome. Excessive, l’ombre du chapeau de paille seules les cicatrices légères musse. Sujets d’une religion — la catholique — et de l’autre — l’érotisme — alternent leur présences incolores sur les planches de via Giulia.

« Le jeune homme abandonne brusquement Meaume à demi égorgé (…).

Le jeune homme dit au graveur qu’il vint à Rome chercher son père.

Un graveur. Il s’appelle Meaume.

Le connaissez-vous ?

Non.

Répondit Meaume.

Œdipe, fils sage et aveugle, tua son père. Meaume, père sans visage, eut le cou tranché par le fils de Nanni, jamais perdue, qui lui écrivit un jour d’il y a vingt-huit ans, après que son fiancé l’avait défiguré : « Nous ne nous reverrons plus. ».

Il a vingt-huit ans et un visage fort et beau comme le sien,

Comme Beaume.

 

Pascal Quignard, Terrasse à Rome, Gallimard 2000. Trop précieux et musical, par moments. Trop d’érudition, facile, dans bien des mouvements. Intrigant toujours. Profond, jamais. Littérature.

 



[1] Contre le mal luttez sans attendre